L’Alcalinité des Eaux
Sommaire
1.
Introduction……………………………………………………………….2
2.
La Qualité de l’Eau………………………………………………………3
2.1.
Le pH…………………………………………….……………………..3
2.2.
La conductivité………………………………………………………..3
2.3.
La dureté de l’eau……………………………………………………..3
2.4.
L’alcalinité des eaux………………………………………………….3
3.
Étude de l'alcalinité des eaux………………………………………….4
3.1.
Qu'est-ce que l'alcalinité et pourquoi la tester dans notre
eau ? ...4
3.2.
D'où vient l'alcalinité de l'eau ?............................................................4
3.3.
L’eau alcaline……………………………………………………………4
4.
Principe de l’alcalinité des eaux………………………………………5
5.
Expérimentation…………………………………………………….……7
6.
Application…………………………………………………...……………8
7.
Conclusion……………………………………………………….……….12
Bibliographie…………………………………………….………………….12
Étude
de Principe d'une Station de Traitement des Eaux (potables)
1.
Introduction
L'eau
constitue est un élément essentiel pour le développement de la vie : le corps
d'un être humain adulte est composé à 60 % d'eau et une consommation minimale
de 1,5 litres
d'eau par jour lui est nécessaire. En raison de son caractère vital, l’eau
consommée doit être de bonne qualité sanitaire afin d’éviter la survenue de
pathologies d’origine hydrique. Quatre siècles avant notre ère, Hippocrate
attirait déjà l’attention de ses confrères sur la relation entre la qualité de
l’eau consommée et l’état de santé d’une population [1].
La
mise à disposition de la population d’une eau potable de bonne qualité sanitaire constitue une préoccupation
permanente des autorités sanitaires. L’action des autorités sanitaires ainsi
que celle des collectivités ou de leurs délégataires dans différents domaines
(fixation des exigences de qualité, recherche permettant d’améliorer les
techniques de traitement des eaux, préservation des ressources en eau, etc.)
font que la qualité de l’eau du robinet est globalement de bonne qualité.
Parallèlement
à cette situation, les phénomènes qui contribuent à la dégradation de la
qualité de l’eau et par suite à la
perturbation de tout l’écosystème se multiplient
et s’intensifient. Le rejet des eaux
usées chargées en substances polluantes, dans le milieu récepteur sans aucun
traitement préalable est un motif de préoccupation croissant compte tenu des
effets indésirables qu’elles peuvent engendrer sur l’environnement et sur la
santé.
2.
La Qualité de l’Eau
2.1.
Le pH
Le pH
mesure la concentration des ions H+ dans l'eau. Ce paramètre caractérise
un grand nombre d'équilibre
physico-chimique. La valeur du pH altère la croissance et la reproduction des
micro-organismes existants dans une eau, la plupart des bactéries peuvent
croître dans une gamme de pH comprise entre 5 et 9, l’optimum est situé entre
6,5 et 8,5, des valeurs de pH inférieures à 5 ou supérieures à 8,5 affectent la
croissance et survie des micro-organismes aquatiques selon l’Organisation
Mondiale de la Santé
(OMS) [2].
2.2.
La conductivité
La
conductivité est la mesure de la capacité de l'eau à conduire un courant
électrique. La conductivité varie en fonction de la présence d’ions, de leur
concentration, de leur mobilité et de la température de l’échantillon. Elle est
liée à la concentration et à la nature des substances dissoutes. En général,
les sels minéraux sont de bons conducteurs par opposition à la matière
organique et colloïdale, qui conduit peu [3].
2.3.
La dureté de l’eau
La dureté
de l'eau, ou le titre hydrotimétrique (T.H.), est l’indicateur de la
minéralisation de l’eau. Elle est surtout due aux ions calcium et magnésium. La
dureté s’exprime en ppm w/v (ou mg/L) de CaCO3 [4].
2.4.
L’alcalinité des eaux
C’est
un paramètre important dans la détermination des propriétés corrosives de
l'eau, provenant de la présence de carbonates, de bicarbonate, de sels dissous
tels que phosphates, silicates et sels contenus dans quelques acides
organiques. Il est important de tester l’alcalinité dans le traitement de l'eau
potable et des eaux usées, des piscines, des chaudières et tours de
refroidissement, des systèmes de nettoyage de l’industrie alimentaire, de même
que dans l’environnement, l’agriculture et l’aquaculture [5].
Elle caractérise
la possibilité qu'a une eau à maintenir son pH constant. Ainsi un ajout d'une
petite quantité d'acide faible dans une eau pure provoque automatiquement une
baisse sensible du pH.
On va
s’intéresser dans la suite de notre travail, sur l’étude de l’alcalinité des
eaux et son principe en citant quelques applications.
3.
Étude de l'alcalinité des eaux
3.1.
Qu'est-ce que l'alcalinité et pourquoi la tester dans notre
eau ?
L'alcalinité est une mesure de la capacité de notre
eau à résister à des changements du pH, qui tendrait à rendre l'eau plus acide.
Le pH est une valeur donnée pour indiquer le degré d'acidité ou de basicité
d'une substance. Une alcalinité équilibrée est importante pour notre eau. Au
Canada, le domaine recommandé d'alcalinité est 80-120 ppm. Si les niveaux sont
plus élevés ou inférieurs à ceci, il peut y avoir des problèmes de qualité de
l'eau. Le niveau d'alcalinité est très souvent examiné avec le niveau de pH
afin d'avoir une bonne idée de la qualité de l'eau [6].
3.2.
D'où vient l'alcalinité de l'eau ?
L'alcalinité de l'eau est due à la présence de
certains ions: carbonates, bicarbonates, et hydroxydes (souvent désignés sous
le nom des sels alcalins). Les bicarbonates sont la cause la plus commune de
l'alcalinité et sont trouvés dans presque toutes les sources d'eau, de même que
des carbonates. Des hydroxydes sont moins souvent trouvés dans l'eau mais les
concentrations peuvent augmenter après certains traitements [6].
3.3.
L’eau alcaline
Une
eau alcaline est capable de neutraliser une quantité d'acide et donc de
maintenir son pH plus ou moins constant. On parle aussi de pouvoir tampon d'un
tel milieu. Elle protège donc la vie aquatique.
Lorsqu'une
eau se charge en carbonates, bicarbonates (en traversant des roches calcareuses
par ex), hydroxydes, phosphates, silicates elle augmente son alcalinité.
On
distingue [7] :
Alcalinité de l’eau
|
Domaine de l’alcalinité
|
Faible
|
<
|
Faible à moyen
|
0,5 -
|
Moyen à élevé
|
2,0 -
|
Elevé
|
>
|
Des valeurs supérieures
à
|
Tableau
1 : Caractéristiques et domaines d’alcalinité de l’eau
4.
Principe de l’alcalinité des eaux
La
technique est basée sur le dosage des bases qui se trouvent dans une eau telle
que CO32-, HCO3- et OH-.
Elle se mesure par la neutralisation d’un certain volume d’eau par une solution
diluée d’un acide minérale, le point d’équivalence étant déterminé par des
indicateurs colorés.
Ces
bases ne sont pas nocives pour la santé des consommateurs, mais leur limitation
dans l’eau est très intéressante, par exemple, l’élévation de la température
conduit à la précipitation des ions CO32- et HCO3-,
ce qui gène la conduction thermique qui peut être à l’origine d’incendie.
Le CO2
aqueux réagit avec l'eau et l'on peut représenter la réaction par la formation
d'un acide : l'acide carbonique (H2CO3) qui lui-même
réagit pour former l'ion carbonate et l'ion Hydrogénocarbonate [8] :
On a
donc 3 espèces en présence issu de la dissolution du CO2 : H2CO3-,
HCO3- et CO32-.
En
fonction du pH on aura des concentrations de certaines de ces espèces qui
pourront être négligées.
Pour
une solution très diluée on montre que pour pH>8,3 on peut négliger la
concentration en CO2 devant les autres concentrations; de même en
dessous de pH=4,5, hydrogénocarbonates et carbonates ont pratiquement disparu
au profit du CO2.
Si
l'on définit comme état de référence : "HCO3- et CO32-
en quantité négligeable devant CO2", (= référence au CO2),
l'alcalinité sera la quantité de protons nécessaires pour amener l'eau à un pH
tel que cette condition soit réalisée.
Pour
exprimer cette quantité on envisage un bilan des protons pour arriver à cet
état de référence :
Ø
Pour amener un ion CO32- à l'état
CO2 il lui faut : "2 protons" soit pour l'eau considérée
une quantité de H+ en mol.l-1 : 2.[CO32-]
Ø
Pour amener un ion HCO3- à l'état
CO2 il lui faut : "1 proton" soit pour l'eau considérée
une quantité de H+ en mol.l-1 : 1.[HCO3-]
Ø
Mais pour neutraliser HCO3- et CO32-,
il faut aussi neutraliser OH- : l'alcalinité (totale pour cet état de
référence) s'exprimera par : TAC=2.[CO32-]+[HCO3-]+[OH-].
On
peut montrer que cette neutralisation se traduit lors de l'ajout d'un acide,
par une brusque variation de pH.
A
priori cette valeur du pH est fonction de la concentration totale initiale en
espèces carbonatées (Fig. 1).
fig1: Proportion de l’espèce rapportée à la concentration en CO2 total (ou CMT) en fonction de pH |
TA :
Titre Alcalimétrique permet la mesure de la teneur en Hydroxyde et en
Carbonates.
TAC :
Titre Alcalimétrique Complet mesure la somme des alcalins libres (OH-),
Carbonates et Bicarbonates.
Pour
le TA l'état de référence est la prédominance des hydrogénocarbonates.
Pour
des valeurs de l'ordre de la dizaine mmol.l-1 au maximum, le pH de neutralisation est de l'ordre de 4,5 (pour le
TAC, pour le TA il est de l'ordre de 8,3).
5.
Expérimentation
L’alcalinité
d’une eau est essentiellement due aux ions carbonate CO32-
et hydrogénocarbonate HCO3– (anciennement appelés ions
bicarbonate). L’ion carbonate CO32- est la base conjuguée
de l’ion hydrogénocarbonate HCO3– et l’ion
hydrogénocarbonate HCO3– est la base conjuguée du dioxyde
de carbone CO2 dissous dans l'eau ; ces deux ions peuvent donc
réagir avec les ions oxonium H3O+ : ainsi, l’alcalinité
d'une eau peut se mesurer à partir d’un titrage réalisé avec une solution
d’acide chlorhydrique et s’exprime par les titres alcalimétriques [9].
Par convention :
v le Titre
Alcalimétrique T.A. d’une
eau correspond au volume, en mL, de solution d’acide chlorhydrique de
concentration 0,020 mol.L –1 nécessaire pour doser 100 mL d'eau en
présence de phénolphtaléine comme indicateur de fin de réaction.
v le Titre
Alcalimétrique Complet T.A.C. d’une
eau correspond au volume, en mL, de solution d’acide chlorhydrique de
concentration 0,020 mol.L –1 nécessaire pour doser 100mL d'eau en
présence de vert de bromocrésol (ou phénolphtaléine) comme indicateur de fin de
réaction
Le titre alcalimétrique rend compte
de la concentration d'une eau en ion carbonate CO32 - ;
le titre alcalimétrique complet rend compte de la concentration d'une eau en
ions carbonate CO32- et en ions hydrogénocarbonate
HCO3-.
_ Pour calculer
ces deux paramètres :
TA= TAC= V x N x
1000/v (mmol/l)
V : volume de titrage (HCl)
N : normalité de HCl (0,1 N)
v : volume de la prise d’essai.
Le
résultat est exprimé en degré français (°F).
Remarque :
1 méq/l = 5 °F TA & TAC < 50
6.
Application
ETUDE
D’UNE EAU MINERALE [10]
Les
étiquettes portées par les bouteilles d’eaux minérales indiquent la nature des
ions présents, leur concentration massique et le pH de l’eau. L’étiquette
correspondant à l’eau minérale étudiée est donnée ci-dessous :
Tableau
2 : Minéralisation caractéristique en mg/L : Eau sulfatée calcique et
magnésienne
Calcium :
467
|
Magnésium :
84
|
Sodium
: 7
|
Potassium
: 3
|
Sulfate :
1192
|
Hydrogénocarbonate :
377
|
Chlorure :
7
|
On
veut vérifier au cours des expériences l’indication de l’étiquette concernant
la concentration massique en ions hydrogénocarbonates HCO3-
(appelés parfois ions bicarbonate et connus pour faciliter la digestion).
Pour
cela on réalise un dosage de l’eau minérale par une solution d’acide
chlorhydrique S de concentration C égale à 0,10 mol.L-1.
Données :
Les ions hydrogénocarbonates interviennent dans les couples acide-base
suivants :
H2O, CO2
/ HCO3-
HCO3-
/ CO32-
Þ
Matériel
à disposition :
v
Pipettes jaugées de 10 mL, 20 mL et 50 mL ;
v
Burette graduée de 25 mL ;
v
Fioles jaugées de 50 mL, 100 mL et 250 mL ;
v
Béchers de 50 mL, 100 mL et 250 mL ;
v
éprouvette graduée de 25 mL et 100 mL ;
v
Tubes à essais dans un porte-tubes ;
v
pH-mètre ;
v
Solutions tampons de pH = 4,0 ; pH = 7 ; pH =
9,0 ;
v
Agitateur magnétique et barreau aimanté.
Þ
Solutions
à disposition :
v
Eau minérale à analyser
v
Solution d’acide chlorhydrique à 0,50 mol.L-1
v
Solution de nitrate d’argent 0,10 mol.L-1
v
Solution de chlorure de baryum 0,10 mol.L-1
v
Solution d’oxalate d’ammonium 0,10 mol.L-1
v
Solution de sulfate de cuivre 0,10 mol.L-1
v
Les indicateurs colorés suivants :
Indicateur
|
Teinte
|
Zone
de virage
|
Teinte
|
Hélianthine
|
rouge
|
3,1
- 4,4
|
jaune
|
Rouge
de méthyle
|
rouge
|
4,2 - 6,2
|
jaune
|
Bleu
de bromothymol
|
jaune
|
6,0 - 7,6
|
bleu
|
Rouge
de crésol
|
jaune
|
7,2 - 8,8
|
rouge
|
Phénolphtaléine
|
incolore
|
8,2 - 10,0
|
rose
|
Tableau 3 : Quelques
indicateurs colorés utilisés dans l’alcalinité
Þ
Préparation
de la solution d’acide chlorhydrique S
La
solution est 5 fois plus diluée donc on prélève 20 cm3 de la
solution d’acide chlorhydrique disponible à l’aide d’une pipette jaugée de 20
cm3.
On les
place dans une fiole jaugée de 100 cm3 contenant déjà de l’eau
distillée. On agite.
On
complète jusqu’au trait de jauge avec l’eau distillée et on termine en agitant
de nouveau.
Þ
|
|
évolution du pH d’une solution de carbonate
de sodium en fonction du volume d’acide chlorhydrique versé
D’après
l’étiquette, le pH de l’eau minérale est de 7,3. Or ce pH est compris dans
l’intervalle défini par les deux pKa d’où l’espèce prédominante est HCO3-.
La zone de virage de l’indicateur coloré doit
contenir le pH à l’équivalence.
Lors
de la deuxième équivalence, correspondant au dosage des ions HCO3-,
le pH est d’environ 4. C’est donc l’hélianthine qui est l’indicateur le plus
approprié.
Þ
Détermination de la concentration des ions
hydrogénocarbonate dans l’eau minérale
Fig.
2 : Montage utilisé pour la détermination de la concentration des ions
hydrogénocarbonates dans l’eau minérale
HCO3- + H3O+ ® CO2 + 2 H2O
Le virage de
l’indicateur coloré a lieu lorsqu’on a versé un volume Véq = 6,1 cm3
de la solution S (prise d’essaie).
A l’équivalence, la
quantité d’ions H3O+ versée est égale à la quantité
d’ions HCO3- présents :
n (H3O+) = n (HCO3-)
D’où
[ HCO3- ] =
C x Véq / V
= 0,10 x 6,1 / 100 = 6,1 x
10-3 mol.L-1
La
concentration massique est : 6,1 x 10-3 x (1+12+3*16) =
370 mg.L-1
â Ce qui est
voisin de l’indication portée sur l’étiquette 377 mg.L-1.
7.
Conclusion
L’alcalinité
joue un rôle très important dans le traitement, la potabilité et la qualité des
eaux d’où elle est capable de maintenir le pH de l’eau plus ou moins constant
en neutralisant la quantité d'acide contenant dans l’eau.
Les
normes de potabilité ont pour but d'éviter tout risque sanitaire. Maintenant
pour que l'eau soit entièrement bénéfique pour la santé humain, y compris pour
une femme enceinte, pour la préparation du biberon d'un nourrisson, pour celles
et ceux qui sont malades, souffrent de problème rénal, de décalcification,
ainsi pour que les personnes âgées ; alors l'eau devrait posséder les
caractéristiques d'une eau pure, qui est d'une plus haute qualité que celle de
l'eau potable.
En
tout cas, il faut faire des études approfondies dans le traitement et
l’alcalinité des eaux, afin d’éviter ou au moins réduire la pollution d’eau et
les impacts sur la santé publique et l’environnement.
Bibliographie
[1].
La qualité
de l’eau potable en France: Aspects sanitaires et réglementaires_ Ministère de la Santé et des Solidarités -
Direction générale de la santé _ p. 2 _ 7 septembre 2005.
[2].
R. SALGHI _
DIFFERENTS FILIERES DE TRAITEMENT DES EAUX _ p. 8
[3]. CENTRE D’EXPERTISE EN ANALYSE ENVIRONNEMENTALE DU
QUÉBEC, Lignes directrices concernant l’application des contrôles de la qualité
en chimie, DR-12-SCA-01, Ministère de l’Environnement du Québec, Édition
courante.
[5]. AMERICAN PUBLIC HEALTH ASSOCIATION, AMERICAN WATER
WORKS ASSOCIATION AND WATER POLLUTION
CONTROL FEDERATION, Standard Methods for the Examination of Water and
Wastewater, 2320 Alkalinity, 2320 B. Titration method, 21st Edition, 2005
[10]. www.cndp.fr/secondaire/phychim/dossiers/exophys/exobacTS96-97/source/eau_min.doc
-
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